Dès son premier livre consacré aux reines de France, Fanny
Cosandey, maître de conférences à l’EHESS, a privilégié les sources normatives au
détriment des sources du quotidien (correspondances, Mémoires…). Dans son dernier ouvrage, elle poursuit cette veine
afin d’analyser les tensions autour du cérémonial de cour à l’époque moderne toujours
plus perfectionné à mesure que le souverain proclamait sa toute-puissance. Il
en ressort de judicieuses réflexions sur la cour royale formée par une élite dont
la légitimité reposait sur un principe hiérarchique strict.
L’auteur montre bien que derrière l’ordre construit par le
cérémonial, se jouait une lutte d’honneur féroce entre les différentes maisons
aristocratiques afin de faire reconnaître leur juste place auprès du souverain.
Cependant, la démonstration perd un peu de sa force à cause d’une analyse qui
reste très théorique, alors que cette société curiale fut aussi le lieu des désirs
les plus violents et des haines les plus tenaces.
Référence : Fanny Cosandey, Le Rang, Préséances et hiérarchies dans la France d’Ancien Régime, Paris, Gallimard, 2016.