En dépit d’un titre un peu vague, le dernier livre de
Jean-Marie Constant, ancien professeur
de l’université du Maine, mérite qu’on s’y arrête. Son style, aussi clair que
ses idées, permet de donner sens à l’une des périodes les plus confuses du XVIIe
siècle : la Fronde. Loin d’obscurcir son ouvrage en suivant pas à pas les
événements, il épouse le point de vue des acteurs.
Au fait des travaux les plus récents, cet ouvrage met en
lumière les multiples failles des élites françaises. Même si elles sont
étroitement liées, les officiers tâchent de mettre un terme au régime d’exception qui permet à la France
de soutenir l’effort de guerre tandis que les nobles sont partagés entre leur
désir de renforcer l’absolutisme, à l’image de Condé, ou d’opposition à cette
évolution comme Gaston d’Orléans.
Faut-il voir dans la Fronde l’ultime épisode d’un héroïsme
baroque ? L’auteur le pense avec raison même si c’est aussi la victoire d’un système fiscal qui n’a
jamais été aussi prédateur. Mazarin, avant d’être le favori de la reine, est
d’abord sa meilleure caution.
Référence : Jean-Marie Constant, C’était
la Fronde, Paris, Flammarion, 2015.
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