Après une
relative éclipse, les grandes figures révolutionnaires reviennent au-devant de
la scène éditoriale. À la suite de son ouvrage consacré à Robespierre, Henri
Leuwers, professeur à l’université Lille-III, dirige en compagnie de Michel
Biard, un ouvrage collectif consacré à Danton (1759-1794).
Les
contributions, d’égale qualité et très bien articulées entre elles, redonnent
toute sa complexité à ce tribun hors pair, apôtre de l’énergie révolutionnaire.
Haim Burstin, notamment, met en lumière les stratégies de Danton, enfant gâté
de l’Ancien Régime avec sa charge d’avocat aux Conseils du roi, pour se
reclasser dans la nouvelle société révolutionnaire.
Ce travail est
heureusement complété par le livre inspiré de Martine Lecoq, journaliste, qui
tente une troisième voie entre l’érudition universitaire et le roman historique
qu’elle abhorre. Dans sa préface, Mona Ozouf souligne l’originalité de ce texte
qui s’attache aux gestes, au corps et refuse de simplifier la personnalité
ambivalente de celui qui fut à la fois doux et impitoyable, violent et bon
amant.
Ces deux
ouvrages donnent tout son relief à la carrière météorique de Danton et perturbent
à bon profit nos catégories souvent trop tranchées des acteurs et des
événements révolutionnaires.
Références : Michel Biard et Hervé Leuwers, Danton. Le mythe et l’histoire, Paris, Armand Colin, 2016 et Martine Lecoq, Danton, Paris, Van Dieren Éditeur, 2016.
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