Comment la critique ancienne mais
individuelle de l’esclavage a-t-elle pu se transformer, au début du XIXe
siècle, en un vaste mouvement international organisé? Telle est la question que se pose Olivier Grenouilleau,
professeur à Sciences-Po et Inspecteur général, qui achève, par ce livre, sa
réflexion commencée en 2004 avec Les
traites négrières et poursuivie en 2014 avec son ouvrage intitulé Qu’est-ce que l’esclavage ?
Si la Grande-Bretagne a été le fer
de lance de ce mouvement, ce n’est pas à cause de son développement industriel
précoce qui appelait un monde ouvert et fondé sur le salariat jugé plus
productif. Ce combat fut mené au nom d’une véritable révolution morale susceptible
d’affirmer durablement à l’échelle du monde des valeurs positives permettant de
réaliser l’idéal de l’homme démocratique.
La méthode abolitionniste fut marquée
à la fois par la radicalité de sa revendication en même temps que par un grand
pragmatisme dans son exécution. Son succès fut immense. En moins d’un siècle, la
plupart des esclaves des mondes atlantiques furent affranchis. Comme tous les
grands livres d’histoire, cet ouvrage dépasse son sujet et nous aide à mieux
comprendre la fabrication des mouvements d’opinion.
Référence : Olivier Grenouilleau, La révolution abolitionniste, Paris, Gallimard, 2017.
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